Chap12 : Évolution temporelle dans un circuit capacitif

I - Rappels d’électricités

12.TP1 - Rappels d'électricité

II - Régime variable

1 - Présentation

En régime continu, les grandeurs électriques sont constantes au cours du temps. C’est le régime qui a été étudié les années précédentes.

En régime variable, les grandeurs électriques varient au cours du temps et sont algébriques (elles peuvent être positives ou négatives).

Usuellement, on les note avec des minuscules : \(u(t)\), \(i(t)\)... ou plus simplement \(u\), \(i\)...

2 - Courant électrique en régime variable

a - Rappel : relation entre la charge et l'intensité du courant en régime statique

\(I\) est la charge positive qui traverse une section de fil par unité de temps.

Autrement dit : \(I = \dfrac{Q}{Δt}\), avec \(I\) en ampères (\(\pu{A}\)) ; \(Q\) en coulombs (\(\pu{C}\)) ; \(Δt\) en secondes (\(\pu{s}\)).

Remarque : \(\pu{C}\) est équivalent à \(\pu{A·s}\).

d - Signe de \(i(t)\) en régime variable

En régime variable, on définit un courant \(i(t)\) en précisant bien son sens.

Par exemple :

Alors, par convention :

c - Relation pour \(i(t)\) en régime variable

Notons \(q(t)\) la charge qui a traversé une section de fil à un instant \(t\).

Notons \(i(t)\) l’intensité du courant.

La relation du a) s’écrit : \(i(t)=\dfrac{q(t+Δt)-q(t)}{Δt}\)

A un instant donné, \(i(t)\) n’a de sens que si on prend un intervalle de temps le plus petit possible, c’est-à-dire qu’on prend \(Δt → 0\).

On voit donc que \(i(t)\) est la dérivée de \(q(t)\). Soit \(i(t)=\dfrac{dq(t)}{dt}\) ou plus simplement : \(i=\dfrac{dq}{dt}\).

III - Modèle du condensateur

1 - Comportement capacitif

Expérience de présentation :

Schéma du circuit de la manipulation de présentation

2 - Définition et propriété

Un condensateur est un ensemble de deux armatures conductrices placées face à face, et séparées par un isolant.

• Les deux armatures d’un condensateur portent des charges électriques opposées.

  Remarque : le condensateur est globalement électriquement neutre à chaque instant.

3 - Lien entre \(q\) et \(i\)

Considérons le schéma ci-contre.

S’il y a un courant \(i > 0\) :

4 - Capacité d’un condensateur

a - Définition et relation

Du fait de l’accumulation de charges sur les armatures, il existe une tension entre les armatures.

On montre que la charge accumulée est proportionnelle à la tension. Le coefficient de proportionnalité est appelé capacité du condensateur.

La capacité d’un condensateur se note \(C\) et s’exprime en farad (\(\pu{F})\).

Rq : \(\pu{F}\) est équivalent à \(\pu{C}·\pu{V}^{-1}\).

On travaille en convention récepteur (\(q\) du côté de la pointe de la tension).

On a la relation \(q = C·u_C\)    avec \(q\) en coulombs (\(\pu{C}\)) ; \(C\) en farads (\(\pu{F}\)) ; \(u_C\) en volts (\(\pu{V}\)).

b - Quelques valeurs

En électronique, les capacités des condensateurs utilisés sont petites \(\pu{mF}\) ou \(\pu{µF}\), voir \(\pu{nF}\).

Les plus grosses valeurs sont de l’ordre du \(\pu{F}\) (mais ces condensateurs sont très peu utilisés).

5 - Relation courant-tension du condensateur

a - Relation

On travaille en convention récepteur.

Relation : \(i = C·\dfrac{du_C}{dt}\)    avec \(i\) en ampères (A), \(C\) en farads (F) ; \(u\) en volts (V) ; \(t\) en secondes (s).

Établissement de la relation :

b - Continuité de la charge et de la tension au cours du temps

Les charges ne peuvent pas se déplacer instantanément.

Donc la charge \(q(t)\) ne varie jamais par saut, mais uniquement de façon continue.

En conséquence, \(u_C(t)\) ne varie jamais par saut non plus, mais également uniquement de façon continue.

IV - Charge d'un condensateur dans un circuit RC

1 - Circuit

2 - Equation différentielle pour \(u_C\)

Loi des nœuds : \(i\) est le même dans tout le circuit

Loi des mailles : \(u_G = u_R + u_C\)

Lois pour les dipoles :

Bilan :

3 - Résolution de l’équation différentielle

a - Lien avec les math :

L’équation est de la forme \(y’ = a·y+b\). C’est une équation différentielle linéaire du premier ordre.

Solution particulière : c’est une solution de \(0 = a·y + b\). Soit \(y_0 = -b/a\).

Solution de l’équation homogène (c’est à dire de \(y’ = a·y\)) : \(y_1 = C·exp(a·x)\).

Solution générale, c'est la somme des deux solutions précédentes : \(y = C·exp(a·x)-b/a\).

Les conditions initiales permettent de déterminer C.

b - En physique :

La variable est \(t\).

Solution particulière : \(u_C = E\).

Solution de l’équation homogène : \(u_C = A·exp(-\dfrac{t}{R·C})\).

Solution générale : \(u_C = A·exp(-\dfrac{t}{R·C}) + E\).

Condition initiale : \(u_C(t=0) = 0\). D’où \(A = -E\).

Bilan : \(u_C(t) = E·\left(1-exp(-\dfrac{t}{R·C})\right)\).

4 - Temps caractéristique de charge

a - Définition

Le temps caractéristique d’évolution (aussi appelé constante de temps du circuit RC) est défini comme le montre le schéma ci-dessous. On le note \(τ\), il s’exprime en secondes (\(\pu{s}\)).

b - Calcul

On montre que : \(τ = RC\).

c - Mesure

Quand \(t = τ\), \(u_C = 0,63·E\).

d - Temps de charge complète

On peut considérer que le condensateur est totalement chargé pour \(t = 5·τ\).

En effet : \(\begin{aligned}[t] u_C(5τ) &= E·(1-exp(-\dfrac{5τ}{τ}) \\ &= E·(1-exp(-5)) \\ &= 0,993·E \end{aligned}\).

5 - Intensité du courant

Méthode 1 (avec la résistance)

On a : \(i = \dfrac{u_R}{R}\).

Or \(u_R = E – u_C\).

D’où \(i = \dfrac{E-u_C}{R}\).

Soit : \(i = \dfrac{E}{R}·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

Méthode 2 (avec la dérivée)

On a : \(i = C·\dfrac{du_C}{dt}\).

Or \(\begin{aligned}[t] \dfrac{du_C}{dt} &= \dfrac{d}{dt}\left( E·-E·exp(-\dfrac{t}{R·C}) \right) \\ &= (-\dfrac{1}{τ})·(-E·exp(-\dfrac{t}{τ})) \\ &=\dfrac{E}{τ}·exp(-\dfrac{t}{τ}) \end{aligned}\).

Soit \(\begin{aligned}[t] i &= C·\dfrac{E}{τ}·(exp(-\dfrac{t}{τ})) \\ &= C·\dfrac{E}{RC}·exp(-\dfrac{t}{τ}) \end{aligned}\).

Soit : \(i = \dfrac{E}{R}·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

6 - Charge portée par les armatures du condensateur

On a : \(q=C·u_C\)

Soit : \(q = C·E·\left(1-exp\left(-\dfrac{t}{τ}\right)\right)\).

V - Décharge du condensateur

1 - Circuit

On choisit la convention récepteur pour la résistance et le condensateur.

On considérera qu'à \(t = 0\), \(u_C = U_0\).

2 - Equation différentielle pour \(u_C\)

On trouve : \(R·C·\dfrac{du_C}{dt} + u_C = 0\).

Soit : \(\dfrac{du_C}{dt}=-\dfrac{u_C}{R·C}\).

Il s’agit d’une équation différentielle linéaire du premier ordre homogène.

3 - Résolution de l'équation différentielle

La variable est \(t\).

La solution générale : \(u_C=A·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

Condition initiale : \(u_C(t=0) = U_0\). D'où \(A=U_0\).

Bilan : \(u_C(t) = U_0·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

4 - Temps caractéristique de décharge

• On montre que, là encore : \(τ=R·C\).

• Quand \(t = τ\), \(u_C = 0,37·U_0\).

• On peut considérer que le condensateur est totalement déchargé pour \(t = 5·τ\).

   En effet \(u_C(5τ) = U_0·exp(-\dfrac{5τ}{τ}) = U_0·exp(-5) = 0,0067·U_0\).

5 - Intensité du courant

Méthode 1 (avec la résistance)

D'après le circuit \(u_C = -u_R\).

Or \(u_R = R·i\)

d'où \(i(t) = \dfrac{u_R}{R}\).   Soit \(i(t) = - \dfrac{u_C}{R}\).

D'où : \(i(t)=-\dfrac{U_0}{R}·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

Remarque : comme on a choisi la convention récepteur et que l'intensité du courant est négative, cela signifie que les charges + vont dans le sens de la tension \(u_C\).

Méthode 2 (avec la dérivée)

On a : \(i = C·\dfrac{du_C}{dt}\).

Or \(\dfrac{du_C}{dt}=(-\dfrac{1}{τ})·U_0·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

Soit \(\dfrac{du_C}{dt}=-\dfrac{U_0}{τ}·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

Soit \(i = -C·\dfrac{U_0}{τ}·(exp(-\dfrac{t}{τ})\).

Soit \(i = -C·\dfrac{U_0}{RC}·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

Soit : \(i = -\dfrac{U_0}{R}·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

6 - Charge portée par les armatures du condensateur

On a : \(q=C·u_C\)

Soit : \(q = C·U_0·exp(-\dfrac{t}{τ})\).

Remarque : \(C·U_0 = q_0\), c'est-à-dire la charge portée par l'armature positive à l'instant \(t=0\).

VI - Capteur capacitif

1 - Quelques capteurs en lien avec les résistances (rappels)

Les résistances sont utilisées dans nombreux capteurs : 

2 - Capteurs capacitifs

Les condensateurs, sous des formes variées, sont utilisés dans un nombre très varié de capteurs :